Par Nicolas Harton
Lorsque j’étais jeune, j’étais extrêmement gêné! Je crois que si je vous disais à quel point, vous ne me croiriez pas… À la garderie, j’avais de la difficulté à me mêler aux autres « amis ». Lorsque ma mère m’y laissait, je pleurais pendant 10 minutes. Puis, je restais seul dans mon coin jusqu’à ce qu’elle vienne me chercher. Le petit gars toujours caché derrière les pattes de papa et maman, c’était moi. Mes frères et sœurs pourraient vous le dire.
Au secondaire, ce n’était pas beaucoup mieux. Je vivais dans un petit village où tout le monde se connaissait et se saluait dans la rue. J’étais tellement gêné que je changeais de trottoir pour éviter de saluer les gens que je croisais. Cette timidité avait beaucoup d’emprise sur ma vie. Imaginez lorsque j’avais à parler en public, je n’en dormais pas la nuit!
Évidemment, cette timidité est toujours bien enfouie en moi et elle refait surface à l’occasion, mais je suis maintenant mieux outillé pour y faire face. Aujourd’hui, je donne des formations et des conférences sur la prise de parole d’impact! Qui l’aurait cru? Cela dit, ça ne s’est pas fait en criant « lapin ». Voici 3 trucs qui m’ont permis de sortir de ma coquille et de parler en public avec assurance.
1. Ayez un désir profond de vous améliorer
Quand on est gêné, tout ce qu’on souhaite, c’est rester dans son coin, ne pas déranger et avoir la paix. En tout cas, c’était comme ça pour moi. Tant que cette situation ne nous cause pas d’inconvénient, aucune raison d’en sortir, pas vrai? Pour moi, la première étape a été de prendre conscience que cette gêne, ce malaise que j’avais à parler devant un groupe de personnes, me limitait énormément dans la vie.
Vouloir s’en sortir est une chose, mais le vouloir ardemment en est une autre. Dans le deuxième cas, on est prêt à faire n’importe quoi pour y arriver, quitte à sortir de sa zone de confort qui, en passant, est très exiguë quand on souffre de timidité. Je sais de quoi je parle… Alors la première étape, selon moi, est de réaliser qu’il s’agit d’une difficulté et de souhaiter ardemment la surmonter. Ainsi, on est prêt à affronter la situation
2. Testez la scène
Appelez-la comme vous voulez, la scène, la tribune, le plancher, le plateau. Mettez-vous au défi de vivre l’expérience de parler devant un groupe de personnes. Et les occasions sont nombreuses : party de famille, rencontre d’équipe au travail, soirée de réseautage, pièce de théâtre, etc.
C’est au théâtre que j’ai découvert le bonheur de prendre la parole devant un public. Pour moi, la scène était l’endroit de tous les possibles. Je pouvais carrément y faire tout ce que je voulais sans crainte de me faire juger. Pourquoi? Parce que ce n’était pas moi qui parlais, mais mon personnage. Honnêtement, le théâtre m’a transformé. L’apprentissage du métier d’acteur m’a permis d’explorer qui je suis, de sortir de ma coquille, de m’ouvrir au monde et de gagner en confiance. Au théâtre, j’ai également appris à mesurer mes gestes et ma voix, à adopter une posture scénique qui donne de la présence à incarner des intentions.
Personnellement, je recommanderais à tous ceux qui sont timides de faire du théâtre au moins une fois dans leur vie. Mais si le théâtre ne vous attire pas, il y a plein d’autres occasions de « tester la scène ». Pourquoi ne pas vous inscrire à un club Toastmasters par exemple? Il y en a partout au Québec. Il s’agit d’un contexte idéal pour parler régulièrement en public et ainsi apprivoiser la scène.
3. Préparez-vous!
L’une des plus importantes leçons que la vie m’a apprises est que le meilleur moyen d’échouer au moment de prendre la parole en public est de ne pas être préparé. Voici quelques façons très simples de vous préparer et d’augmenter ainsi vos chances de parler en public avec plus d’assurance.
Déterminez votre intention. Qu’est-ce qui vous amène à prendre la parole dans ce contexte et qu’est-ce que vous souhaitez transmettre à travers votre message?
Ayez un plan, aussi simple soit-il. À qui vous adresserez-vous? De quoi allez-vous leur parler? Que voulez-vous que l’on retienne de votre message?
Pratiquez-vous. N’apprenez pas votre message par cœur, mais ayez votre plan en tête. Allez-y naturellement, avec votre vocabulaire habituel, et répétez à voix haute, plusieurs fois. Vous n’avez pas à dire toujours la même chose, ça rendra votre message plus naturel et plus vivant.
Au cours des 30 dernières années, j’ai beaucoup évolué. Alors que j’étais ce jeune garçon si timide, je suis aujourd’hui un communicateur qui s’adresse à des groupes presque quotidiennement! J’aimerais vraiment que mon expérience vous aide à découvrir votre profil de communicateur et à oser prendre la parole en public pour propulser votre message. Allez-y, osez!